Conseil Régional : un moment attendu ..

Publié le par désirs d'Avenir ouest 06

Mardi 29 juin 2010 2 29 /06 /2010 00:00

Conseil Régional : un moment attendu.

Le bilan d'étape du plan Etat/Région a été présenté ce lundi par le Préfet de Région aux élus du Conseil Régional.

 

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Le bilan d'étape du plan Etat/Région a été présenté ce lundi par Bernard Tomasini le Préfet de Région aux élus du Conseil Régional de Poitou-charentes.


La présence du représentant de l'Etat a marqué cette session tant les rapports entre la Présidente de Région,Ségolène Royal, et le Préfet de Région n'ont jamais été simples.

Voir la vidéo sur le lien ci-dessous

http://limousin-poitou-charentes.france3.fr/info/poitou-charentes/conseil-regional--un-moment-attendu-63852822.html

 

"Woerth se trompe de cible"

Spécialiste de la communication de crise, Thierry Libaert (*) analyse, pour leJDD.fr, la tactique de défense d'Eric Woerth dans les médias. Attaqué depuis plusieurs jours sur le volet fiscal de "l'affaire Bettencourt", le ministre du Budget s'appuie, selon l'expert, sur une stratégie qui ne peut pas toucher l'opinion publique.

 

Ce week-end, dans nos colonnes, un conseiller ministériel estimait qu'Eric Woerth "se défendait bien, mais trop". Quel est votre avis?
Cette défense tous azimuts ne serait pas contre-productive si le thème de sa communication était plus consistant. A partir du moment où son message est assez réduit, toujours construit sur une ligne défensive du style: "Je n'étais au courant de rien et je résiste aux attaques", celui-ci perd assez vite de sa substance. Cela serait différent s'il apportait du contenu à chaque nouvelle intervention, et plus généralement s'il parvenait à anticiper les événements. Il s'agit là d'un principe fondamental de la communication de crise. Pour l'instant, Eric Woerth reste dans une communication assez formelle. Il n'apporte rien sur le fond et c'est ce qui créé le décalage actuel entre son message et sa perception dans l'opinion.


http://www.linternaute.com/actualite/dossier/06/etat-major/ump/images/eric-woerth2.jpg

 

Eric Woerth commet donc des erreurs de communication…
Je retiens deux choses. On pourrait croire Eric Woerth si on était dans un contexte neutre. Le contexte politique l'est rarement, car depuis longtemps considéré comme suspect aux yeux de l'opinion, mais, en plus, plusieurs affaires ont ébranlé la majorité ces derniers temps (Epad, logements des ministres, affaires Boutin, Blanc, etc.). Tout ce ceci a eu pour effet de renforcer ce sentiment de suspicion. En outre, la défense d'Eric Woerth pourrait fonctionner s'il n'était pas considéré comme ayant du pouvoir. Pour l'opinion, il apparait peu crédible qu'un ministre du Budget ne soit pas maître des investigations fiscales... Cela entre totalement en opposition avec la perception que le public se fait des marges de manœuvre du politique.

Le fait qu'Eric Woerth pilote une réforme délicate, celle des retraites, joue-t-il dans cette affaire?
Non, ça ne joue pas par rapport à l'opinion publique. Et on est ici au cœur du problème. Eric Woerth se trompe de cible. Quand il s'exprime, il répond aux attaques de ses adversaires politiques en clamant qu'il ne sert à rien de réclamer sa démission, mais il ne s'adresse pas à l'opinion. Il surfe sur la théorie archi-classique du complot qui, pour avoir été utilisée à maintes reprises dans le domaine politique, n'apparait plus du tout crédible aux yeux des gens.

Dans ces conditions, comment doit-il s'adresser à l'opinion publique?
Statistiquement, la meilleure manière de s'adresser à l'opinion serait de tenir un discours d'empathie et d'assumer ses actes. Au lieu de se placer dans une logique défensive - "Je reste droit dans mes bottes et je continuerai coûte que coûte la réforme" - Eric Woerth aurait par exemple intérêt par commencer à dire: "Je vous ai compris". Je caricature un peu, mais il s'en sortirait mieux en reconnaissant d'abord que l'inquiétude des gens est légitime, sur le mode: "Je comprends que ma situation provoque un trouble, je comprends que vous vous posiez des questions." Quitte à dire par la suite qu'il ne partage pas cette inquiétude. Or, pour l'heure la thématique de discours qu'emploie Eric Woerth ne convient pas du tout à l'opinion publique: il n'y pas de message d'empathie, pas de reconnaissance ou de perception des attentes de la population.

"Eric Woerth peut compter sur certains atouts"

Avec la démission de son épouse, Eric Woerth ne pouvait-il pas espérer éteindre l'incendie?
Non, parce qu'il y a là quelque chose de contradictoire. En disant d'un côté qu'il n'y a pas de conflit d'intérêts, mais que de l'autre sa femme démissionne, on est dans un cas de reconnaissance des faits, mais à rebours, sans oser le dire. Or, cette opacité, ce manque de transparence, constitue l'un des handicaps majeurs du discours politique en termes de crédibilité.

Comment l'escalade à laquelle on assiste peut se terminer? Existe-t-il un schéma général dans ce genre de configuration ou chaque cas est-il unique?
Tout dépend des cas. En février, en rappelant énormément de voitures, on pensait que Toyota était bon pour mettre la clé sous la porte. Quelques mois plus tard, ce n'est plus du tout le cas. La capacité d'oubli du public est fondamentale dans ce type d'affaires. Si je devais me mouiller, je dirais qu'Eric Woerth doit encore tenir jusqu'au début du mois de juillet. A ce moment-là, d'autres événements devraient prendre le relais dans l'actualité. Il n'y a pas de règle en la matière, seulement un faisceau d'indices. Eric Woerth jouit notamment d'une bonne cote de popularité dans l'opinion publique. Ce qui, en règle générale, agit comme un frein efficace face à ce genre de crise.

(*) Professeur en sciences de la communication et spécialiste de la communication de crise, Thierry Libaert a également travaillé en agence et dans des ministères. Directeur scientifique de l'observatoire international des crises (OIC), il est l'auteur d'une quinzaine d'ouvrages, dont La communication verte (1993).

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